Le prêtre, comme le rappelle l’Ecriture Sainte, est un homme « …pris d’entre les hommes, [et] établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu, afin d’offrir dons et sacrifices pour les péchés. » (He 5, 1). Une telle affirmation renferme tout un programme d’être et d’action pour les appelés de Dieu. Choisis pour intervenir en faveur des hommes, de tous les hommes sans aucune distinction, leur humanité est particulièrement sollicitée pour un déploiement authentique de la mission à eux confiée. Le saint Pape Jean-Paul II l’exprime éloquemment dans l’Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis, au deuxième paragraphe du numéro 43 :

Ce n’est pas seulement pour acquérir un nécessaire et juste épanouissement et pour se réaliser eux-mêmes, mais aussi pour la pratique de leur ministère, que les futurs prêtres doivent cultiver un ensemble de qualités humaines, indispensables à la construction de personnalités équilibrées, fortes et libres : c’est pour être capables de porter le poids des responsabilités pastorales. D’où la nécessité de l’éducation à l’amour de la vérité, à la loyauté, au respect de toute personne, au sens de la justice, à la fidélité à la parole donnée, à la véritable compassion, à la cohérence et en particulier à l’équilibre du jugement et du comportement .

Les paramètres axiologiques ainsi relevés par le Pape, sont les fondamentaux de la formation du futur prêtre. Il ne pourrait d’ailleurs en être autrement. L’effervescence des temps qui courent et qui semble faire du monde un repère sans origine – Dieu étant devenu une simple élaboration de l’intelligence humaine -, oblige ceux qui ont la lourde charge de la formation des futurs prêtres, à faire un dépassement du qu’est-ce que nous formons pour le qui nous formons. Cette perspective permettra, en cette ère de la technoscientificité qui bat le record de la décrépitude de l’homme, de retrouver ce qui, en l’homme, constitue sa terre fertile : l’humanité. Sans la culture de cette terre fertile, aucune vraie valeur ne pourrait être attendue et aucune mission ne pourra porter du fruit. La Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis, le guide de la formation du futur prêtre, l’a clairement signifié : « la formation humaine est indispensable pour l’évangélisation, car l’annonce de l’Evangile passe par la personne, à travers son humanité ». (Ratio fundamentalis N° 97).